Après la vague

C'est une des découvertes de cette 70e édition, et pas des moindres. Venez vous faire happer par le talent de la Cie Du chien dans les dents.

Bergamote a bientôt 40 ans, elle mène une vie bien installée. Elle est mère de famille et comédienne. Par accident, elle rencontre une femme qui vit dans la rue et qui lui ressemble étrangement : Elle. Comment est-elle arrivée là ? De quoi est fait son quotidien, sa vie intime, quels sont ses rêves ? Pour des raisons qui lui échappent, Bergamote éprouve une fascination grandissante pour Elle, qui la pousse à trouver des prétextes, à inventer des occasions de la retrouver.

Un jour, Elle disparaît sans laisser de traces. Bergamote se lance alors dans une enquête à travers sa mémoire pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, cerner la nature de sa relation avec Elle. Et si le meilleur moyen de la retrouver était de raconter leur histoire ?

Au départ, il y a des rencontres fugaces, des regards échangés, parfois des paroles, quelques pièces de monnaie ou un brin de tabac. Chaque fois, je me demande : qui sont elles, qui sont ces femmes ? Y a-t-il une frontière qui sépare les gens qui vivent dans la rue des autres ? Peut-on la franchir ?
Au départ, il y a le désir d’aller à la rencontre de ces femmes. Il y a aussi la révolte contre ce monde de m…, la peur de s’habituer aux injustices, à la violence, à l’indifférence qu’il génère, le désir d’en dire quelque chose. Il y a peut être le fantasme de partir, de quitter ma vie bien rangée pour vagabonder ailleurs, d’échapper aux contraintes, aux efforts incessants qu’il faut faire pour exister et trouver sa place. Juste un fantasme. Au départ, il y a la conviction que ces rencontres et l’écriture de ce projet vont me déplacer et que c’est ce mouvement, ce voyage qu’il faut raconter. Bergamote Claus.

Pièce qui prend au coeur et aux tripes tout en nous faisant rire, magnifiquement interprétée par Bergamote Claus, "Après la vague" est une oeuvre atypique pour une compagnie qui se gratte la tête devant ce qu'elle voit et échange directement avec celles et ceux qui leur font se gratter la tête. Une petite merveille à ne pas manquer, à Magnac-Laval en ce samedi après-midi.

Crédits photos : Guy Labadens.