Avant la France, rien

Les yeux dans les yeux, Anne-Cécile Paredes nous raconte son histoire personnelle et celle de tout un peuple : les exilés.

"Ma mère disait : « quand on donne la parole, il faut la prendre ». Alors je l’ai prise".

À l’âge de 5 ans, Anne-Cécile a dû quitter son pays natal, le Pérou, pour la France. À travers ce récit, elle  recompose cette mémoire d’enfant, celle d’une traversée qui contient tout d’une histoire familiale et personnelle, mais elle évoque aussi plus largement le contexte historique, social et politique des migrations humaines. Entre émotion, humour et indignation, elle livre un témoignage fragile et sincère, une parole directe qui s’adresse au spectateur les yeux dans les yeux. Avec ses complices, Sophie Fougy et Johann Mazé – ils créent un dispositif mêlant installation intimiste, plastique et sonore dans lequel ce témoignage tisse des liens et fait écho à d’autres parcours d’exil.

Le public est invité à prendre place dans un cercle. Les artistes font partie de ce cercle, ils vous accueillent et vous proposent de vous asseoir à leurs côtés. Dans une ambiance douce et feutrée, avec la complicité d’un musicien et d’une artiste plasticienne, Anne-Cécile Paredes prend la parole et nous raconte l’histoire d’une petite fille de cinq ans qui quitte le Pérou pour venir s’installer en France avec sa famille. Cette petite fille, c’est elle. Mais, peu à peu, le décor change et le récit intime laisse place à une histoire collective qui sonne comme un cri de révolte.

L’ici et l’ailleurs sont au cœur du travail de création de la compagnie OLA, elle vous invite à naviguer entre deux rives pour faire rituel ensemble.

Crédits photos : Pierre Planchenault.