Faut-il séparer l'homme de l'artiste ?

  • Collaboration réussie entre la journaliste Giulia Foïs et le comédien Etienne Gaudillère, cet objet sans concession professe un théâtre au cœur de l'actualité
  • Final parfait pour notre journée dédiée aux émancipations féminines
vendredi 7 juillet - 21h00
Théâtre du Cloître
  • Théâtre
  • Tout public - Dès 15 ans
  • Tarif A
  • 1h15
  • Série "Grand ReporTERRE" menée par le Théâtre du Point du Jour (Lyon) - Création 2022

Avec ces deux personnalités incisives, plongeons-nous dans un miroir souvent désavantageux mais pourtant essentiel pour l'art et la société.

« Tu es comédien·ne, tu as 30 ans, tu rêves de faire du cinéma, tu galères un peu, et un jour, tu reçois une proposition pour le rôle de tes rêves. Le réalisateur, c’est Roman Polanski. Tu fais quoi ? »

Initié par le Théâtre du Point du Jour, "Grand Reporterre" place l’actualité au cœur du théâtre. Pour ce cinquième épisode, Giulia Foïs et Etienne Gaudillère se penchent sur l’épineuse question de la dissociation de l’artiste et de l’œuvre. Parmi les affiches de films, les couvertures de livres et les tribunes journalistiques, ils confrontent les polémiques les plus récentes aux affaires qui ont marqué les derniers siècles. 

Faut-il séparer l’homme de l’artiste ? Répondre non, c’est dire que toute oeuvre n’est que le reflet de l’artiste - et que la fiction n’existe donc pas. Répondre oui, c’est, par conséquence, légitimer un césar du meilleur réalisateur à Roman Polanski - accusé de pédophilie. Par exemple.
Dans les deux cas, la réponse pose problème. Sans doute la question n’est pas la bonne. Pourtant, elle ne cesse de structurer la pensée médiatique et culturelle, au gré des polémiques qui refont sans cesse surface. Pourquoi ? D’où vient une telle structuration opposante de l’homme et de l’artiste ? Sa persistance souligne-t-elle que nous avons besoin de cette frontière ? Car les questions découlant d’une telle problématique sont conséquentes - et les exemples nombreux : jusqu’où pouvons-nous aimer un artiste monstrueux ? Y a-t-il une gradation dans l’échelle du crime ? L’art peut-il être placé au-dessous de tout ? Quelle est la place de la justice ? Et que faire des films de Woody Allen ? De la musique de Michael Jackson - ou de Bertrand Cantat ? Des écrits de Céline ? De l’architecture de Le Corbusier ? Des poèmes de Verlaine ? De la peinture de Gauguin ?

Doit-on refaire l’Histoire artistique ?

"Madame Bovary, c’est moi". Gustave Flaubert
"L’homme qui fait des vers et qui cause dans un salon n’est pas la même personne". Marcel Proust

"Journalisme et théâtre fusionnent pour questionner les violences sexuelles". Causette

Quizz participatif, reprise de Basique d’Orelsan, mises en scène de tweets et des B.A.BA du féminisme redessinent les contours de notre histoire de l’art délogeant les « grands hommes » de leur piédestal.

[Ce spectacle fait référence à des situations d'agressions et violences sexuelles, il peut heurter la sensibilité des personnes concernées.]

Crédit photo : Marie Charbonnier.

 

AUTOUR DU SPECTACLE

Venez partager et vous exprimer sur les thématiques portées par le spectacle à 14h sous la tente du village du festival, pour le forum "Les corps des émancipations", en présence notamment d'Etienne Gaudillère.

Mise en scène : Étienne Gaudillère
Journaliste : Giulia Foïs
Avec : Jean-Philippe Salério, Étienne Gaudillère, Giulia Foïs, Marion Aeschlimann
Lumières, vidéo, son : Romain de Lagarde
Scénographie : Étienne Gaudillère, Romain de Lagarde, Claire Rolland
Collaboration artistique : Angélique Clairand, Éric Massé
Collaboration technique : Quentin Chambeaud, Bertrand Fayolle, Thierry Pertière

Production : Théâtre du Point du Jour • Compagnie Y